« Il y a une définition du comédien que j’ai entendu en travaillant avec Jean-Louis Hourdin, metteur en scène, et qui me semble aller pour l’ensemble des composantes propres au travail d’acteur : « Un transparent du verbe en garde rapprochée du poétique ».
L’audiodescription, et c’est en cela que ce travail m’intéresse, demande à tendre à cette transparence peut-être encore plus que dans d’autres domaines. Car si la neutralité n’existe pas et n’est pas désirable, la subjectivité de l’acteur sur ce qu’il lit, son point de vue, ne doit pas s’imposer aux « auditeurs ». Le travail consiste à toujours laisser une marge d’interprétation, de liberté à celles et ceux qui réceptionneront la voix de l’audiodescripteur.
Si sur un plateau de théâtre le spectacle se fait ensemble, que la technique et l’artistique avancent d’un même pas, l’audiodescripteur ajoute sa voix à un matériau, le film ou le spectacle, qui ne l’avait pas anticipé. Il faut donc se glisser, ajouter une strate à celles déjà présentes (la voix des acteurs et « la bande-son ») : se mettre au service de, sans venir encombrer. »
Antoine Brugière
Formé aux ateliers du Sapajou et au Théâtre National de Strasbourg notamment avec Jean-Louis Hourdin, Antoine Brugière travaille pour le théâtre et la radio comme comédien et metteur en scène. Il interprète des textes audiodescriptifs depuis 2011. Il est régulièrement intervenu dans le cadre de la formation à La réalisation audiodescriptive proposée par l’Institut national de l’audiovisuel – INA, conçue et conduite par Marie Diagne depuis 2013.