« Il sʼagit avant tout de la transmission dʼun projet de cinéma »
« Tout est dit dès les premières minutes de la formation et cette phrase, aussi simple et naturelle quʼil nʼy paraît, mʼa pourtant permis de réapprivoiser lʼaudiodescription dʼune autre manière, à savoir celle dʼune posture particulière face à un film, face à un interlocuteur imaginaire.
Cette semaine de quarante heures mʼa bouleversée et mʼa donné envie de poursuivre sur ce terrain que je qualifiais de fertile à la dernière phrase de ma conclusion du mémoire consacré à ce sujet. Et je nʼimaginais pas me faire surprendre à nouveau dʼune telle manière.
Me confronter à la pratique nʼa pas été sans encombre. Et cʼest bien. Lʼexpérience du « face à face » en studio a été la partie la plus déconcertante et la plus frustrante mais également la plus révélatrice. Tous les mots des jours précédents prenaient une dimension autre. Nous basculions vers la concrétisation: un objet en 2 dimensions et une bande sonore envahissante. Les différentes écoutes ont permis, graduellement, de basculer vers lʼobjet « traduit ».
Mes mots sont vains par rapport à ce que jʼai pu ressentir au fil des jours de cette semaine. Je suis rentrée grandie, et comme privilégiée dʼavoir pu assister à cette séance intensive. Comme un enfant, je mʼémerveillais secrètement à chaque étape. Cʼest avec engouement que jʼai raconté cette expérience à mon compagnon. Je voulais transmettre lʼénergie qui mʼenvahissait à ce moment-là et partager la passion qui mʼanimait.
Jʼaurais eu envie que cette aventure soit plus longue mais finalement, tout était dit : les enjeux de lʼaudiodescription ont été posés et mis à lʼépreuve dans la pratique. Je sens que jʼai les clefs en main, ou du moins, la posture, lʼattitude à avoir. Et cʼest de loin le plus important pour moi.
Je me souviendrai longtemps de cette rencontre qui, au-delà de lʼaudiodescription, restera marquée comme le rouge à lèvres posé sur le front du petit garçon. 😉
Pour le reste, laissons la part du sensible au sensible. »
Gaëlle Balthasar
Au mois de novembre 2014, à la demande de l’Institut National de l’Audiovisuel, Marie Diagne a conduit une semaine de sensibilisation à la pratique audiodescriptive au sein de l’association belge AUDIOSCENIC. Gaëlle Balthasar était l’une des participantes.