« Le professionnel non-voyant écoute le film avec le premier texte du descripteur. Il vérifie que des sons importants ne soient pas couverts par ce texte ; que l’explication d’une action, dont on entend le son, ne soit pas redondante par rapport à la compréhension de l’action que ce son permet.
Il retravaille l’écriture lorsque celle-ci ne permet pas une visualisation ou une compréhension juste et rapide de l’image (choix des mots, ordre syntaxique…). Il intervient dans le choix des mots pour affiner la visualisation mais aussi pour que ce choix soit en connivence avec la démarche du réalisateur. Il est attentif à ce qu’il y ait suffisamment de silence encadrant les dialogues pour permettre leur bonne intelligibilité et leur résonnance émotionnelle. Il interroge l’image afin que le texte de l’audiodescripteur soit au plus près du sens et s’inscrive dans le déroulement du film. »
Claire Bartoli
Claire Bartoli a perdu la vue à l’âge de 23 ans. Elle est comédienne, et l’auteure de textes poétiques sur le regard et la nuit. Elle rédige un essai sur l’écoute et l’analyse de la bande son du film de Jean-Luc Godard, Nouvelle vague. Il paraît dans la revue de cinéma Trafic, sous le titre « Regard intérieur », en septembre 1996. En avril 2005, elle réalise « Caméra intérieure », une émission pour France Culture, dans le cadre des Ateliers de création radiophonique. Elle y dit son expérience intrigante du film que l’on écoute, et le « pouvoir d’image des sons et des voix ». Claire collabore à la réalisation de la version audio décrite des films depuis le début des années 2000. Elle est régulièrement intervenue dans le cadre de la formation à La réalisation audiodescriptive proposée par l’Institut national de l’audiovisuel – INA, et elle a co-construit avec Marie Diagne la première formation Collaborateur déficient visuel à la réalisation audiodescriptive, portée par l’association Retour d’image et l’INA, et mise en oeuvre par l’INA.